Une boutique de coquillage ?! Mais franchement qui avait eu l'idée de ce rendez-vous, assez stupide ? J'avais un peu d'appréhension, on m'avait contactée mais la personne ne s'était pas présentée. Je retrouvais là, la méthode de l'Organisation. Je ne pouvais m'empêcher de penser à Vermouth, même si elle avait décidé de ne plus s'intéresser à moi, promesse faite à Kudô, elle me terrifiait toujours autant. Femme de parole en apparence, si ça risquait de lui nuire, elle pouvait trahir. Je n'avais aucune confiance en elle.
Perdue dans mes pensées, mes yeux se baladaient dans la boutique, s'attardant sur quelque objet, pour donner le change, j'aperçus à travers les vitres, une petite fille qui regardait avidement les coquillages. Coiffée de deux couettes brunes, un air enfantin sur le visage, cependant on y décelait une intelligence rare. Cette petite fille, je la reconnus au premier coup d'oeil. Chiyo. Petite fille surdouée, enjouée, cherchant des ami(e)s, elle avait parfois du mal à cause de leur différence d'âge, c'était bien dommage. La pauvre, elle n'avait pas demandé à être comme ça. Elle méritait mieux. Je remarquais soudain, qu'obnubilée par ses pensées et la simple vue de ces bijoux, que ma présence passa inaperçue. Il faut dire que j'étais habillée en noir, avec une blouse blanche, mon uniforme quand j'étais avec Eux.
Un homme la bouscula, tout de noir vêtu. Un regard que je connaissais bien, le même que moi auparavant. Toutefois il était plus assuré, plus meurtrier, plus froid et plus dénué de tout sentiments que les miens. Son visage me disait que quelque chose, je l'avais déjà croisé plusieurs fois quand je travaillais au laboratoire. Oui, il me semblait connaitre son nom. Un alcool français, interdit il me semble...
- Absinthe...
Un petit rictus de contentement se dessina sur son visage.
-Sherry, ça faisait longtemps...
-Tu ressembles de plus en plus à Gin, serait-ce ton but ? Pourtant l'Organisation a été démantelée...
-J'ai pu y survivre, on est quelques uns comme ça. Allez viens on sort, on a des choses à se dire.
Il m'empoigna par la manche, et m'attira dehors. Là, je vis Chiyo perdue dans ses pensées, proche de la boutique. Je dégageai vivement mon bras.
-Ca fait bien longtemps qu'on n'a plus rien à se dire. Adieu, Absinthe. Ne cherche plus à me recontacter.
-A bientôt, Sherry.
Je jurai, il jouait avec mes nerfs, appuyai sur mon ancien nom. Il s'était renseigné sur moi, et probablement, sur mes points faibles. J'attendis qu'il parte loin pour me remettre à marcher, dans la direction de Chiyo, feignant de ne pas l'avoir vue.